La scène locale lyonnaise est une grande famille. A peine remis des saines courbatures provoquées par de bien suspects déhanchements sur les beats electro-pop de KCIDY, voilà que je plonge cette fois-ci dans l’univers psyché-jangle d’un autre groupe dans lequel ladite KCIDY officie : Satellite Jockey. Plutôt branchés yaourts que courses à Longchamp, ces jockeys-là ont d’abord sévi à Brest avant de débarquer à Lyon, où ils ont enfin pu jouer devant des gens qui n’étaient pas de leur famille.
Tirant son nom d’une chanson de Nirvana (pas ce Nirvana-là, « l’autre » Nirvana), le groupe semble totalement décomplexé quant à ses influences, se chargeant lui-même de guider l’auditeur dans son panthéon personnel en piquant ostensiblement ici les paroles et le riff de « Wave of Mutilation » des Pixies sur « Life Science », là le fameux break de « Space Oddity » sur « I Don’t Mind ». Si l’exercice s’avère parfois agaçant passée la première écoute, Satellite Jockey a heureusement un vrai potentiel qui va bien au-delà du simple Didier Super pour hipsters.
Sorti pour le Nouvel An sous forme de cassette audio, leur dernier album est une sélection de titres issus de leurs précédents albums, agrémentés de quelques inédits et lives ; une introduction parfaite à un groupe capable d’à peu près tout, d’invoquer Magma, de mimer Mogwai, de singer MGMT ou de virer LGBT, bref, de produire le résumé de 60 ans de pop music le plus pertinent qu’il m’ait été donné d’entendre. « My First Satellite Jockey Cassette Tape » est disponible sur Bandcamp, pour la somme de 6€.
En plus, le chanteur a déclaré vomir l’électro-swing, et rien que pour ça il a ma reconnaissance éternelle.