LeHache est un drôle de type. De ceux qui suivent leur chemin, nez au vent, sans se soucier des étiquettes, des styles, des gens. Enfin si, quand même, il y a des gens qui comptent. Des rencontres, des sherpas, comme il le dit lui-même : Benat Achiary, Bernard Lubat, Titi Robin, Jean-Paul Poletti, Anne Sylvestre et tant d’autres, qui sont autant de guides et de références.
Dans son parcours de musicien, au gré des hasards et des envies, il est donc passé de l’univers de Dylan aux polyphonies corses (au sein du trio Cortex Sumus), du jazz improvisé à la chanson.
Et le voici donc avec un premier album solo, intitulé « Né ! », dans lequel souffle l’esprit de toutes les bonnes fées qui se sont penchées sur son berceau.
Ce qui frappe à la première écoute, c’est que LeHache est d’abord un excellent guitariste. Bien plus qu’un accompagnement, sa guitare est une voix à part entière, et elle chante avec lui sur tous les tons : jazz, folk-picking, bossa, valse,…
Les textes sont co-écrits avec son complice Gérard Viry. LeHache chante l’amour tendre ou vache, plonge dans ses souvenirs littéraires, musicaux ou amoureux, mais ne laisse jamais la nostalgie prendre le dessus et s’en tire souvent par une pirouette. Dans ce tendre et joyeux pêle-mêle, on croise Henry Miller, Yves Simon et Satie, mais aussi bien sûr Woody Guthrie.
Malgré un parcours de musicien déjà bien rempli, c’est en quasi-débutant qu’il se présente à nous avec ce premier essai, où on entend l’impatience et les imperfections des premiers pas. On devine qu’il a voulu y mettre toutes ses envies, sans réel fil conducteur mais avec la simplicité et la pudeur d’une première fois.
On souhaite donc que ce premier « Né » grandisse, prenne de l’assurance, et se donne les moyens de devenir un grand et beau projet. Car le bébé est prometteur.
LeHache : « Né », 2019 – Autoproduit
A écouter et commander sur lehache.fr