Janvier 2017. Je tombe sur un clip – je ne sais plus comment, va savoir, tu sais ce que c’est, sur Internet on se trimballe de site en site, d’annonce de concerts en clips foireux de mauvais musiciens, bref, je divague, je circule et fais des sauts de souris et voilà que je tombe sur ça – tiens, Luminet, drôle de nom, Chanson, Lyonnais, allez hop je vais voir!
Martin Luminet, donc.
J’ai d’abord été intriguée par ce clip dans lequel Martin annonçait la sortie prochaine de son « disque court ». Un clip en trois épisodes. J’ai tout fait dans le désordre : 3, 1, 2, et ne le regrette même pas. Il nous livre là ce petit temps de suspension, juste quand on vient de finir son premier EP, un instant plein-de-doutes-et-puis-tant-pis-c’est-fait, ce moment où on retient son souffle parce qu’on va livrer d’un coup « un objet qui recouvre quelques années de vie ». Il nous montre aussi des bouts de films qu’il aime bien, des prises de vue pendant l’enregistrement au studio, et puis il parle des amis musiciens qui l’ont accompagné (dont Nazca), et décrit ce moment où « la peur se mélange à l’impatience ». Le tout d’une écriture fine et sensible, touchante de sincérité.
https://youtube.com/watch?v=14600rUUYbw
Quelques semaines plus tard, j’avais ce « disque court » en main. Il s’appelle « En attendant d’aimer ». Bon, pour être franche, j’avais trouvé le titre pas terrible.
Pourtant ses chansons révèlent le talent d’un garçon qui ne cache pas ses influences mais possède une vraie qualité d’écrivain. Ou de cinéaste ? Ah oui je t’ai pas dit : en fait ses chansons sont comme des petits films, des petits morceaux de quotidien. Un quotidien qui tourne beaucoup (et même exclusivement) autour de la quête amoureuse, quand on est blessé et qu’on s’interdit d’y croire encore. Quand on va s’étourdir dans les « boîtes d’ennui », entre des filles trop maquillées et des garçons qui cherchent le coup d’un soir. Ou quand on va être le seul mec qui ne va pas tomber amoureux de la fille de sa vie.
Alors certes, pas gai-gai tout ça, et puis les chansons d’amour on en a déjà tellement entendu… Pourtant les textes sont écrits avec suffisamment de distance pour que le romantisme ne devienne pas dégoulinant. Juste touchant. Et les arrangements, les chœurs qui font un clin d’œil aux années 80, créent le juste recul nécessaire qui fait que tout ça, au fond, n’est pas bien grave.
Voilà donc un talent qui devrait prendre encore plus de sens sur scène, par exemple le 18 mai prochain au festival Changez d’air à Saint Genis les Ollières, où il partagera la scène avec la pop de Papooz et le rock de Lord Ruby.
Ah, j’oubliais : ce disque court n’est disponible pour le moment qu’en sortie de concert, ou sur demande par mail (contact sur facebook).
Sortie numérique et CD en septembre.