Céleste : l’Astre noir au milieu du grand vacarme métallique

Noir, violent, nihiliste, amer. Voici comment le groupe lyonnais Celeste pourrait être qualifié à l’écoute de ses cinq albums. Si le combo – on va dire « post-black metal » – offre effectivement une musique sombre et violente, c’est de manière parfaitement maîtrisée. Très productifs depuis leurs débuts en 2005, les Lyonnais ont attendu 4 ans avant de publier « Infidèle(s) ». Le temps de digérer « Animale(s) », « Pessimiste(s) », « Morte(s) née(s) » etc., il s’agit aujourd’hui d’aller à l’essentiel avec un disque à la fois massif et incisif. Au cours de dix titres oppressés autant qu’oppressants, Celeste pilonne donc les tympans avec un soin sonore impeccable. Le groupe érige des murs de guitares entre le gris et le noir, envoie des tempos lourds et offre de belles progressions instrumentales (« Sotte, sans devenir »), et cela sans aucun temps mort. Aucun rayon de lumière, mais de la catharsis pleine et entière à chaque seconde.

Le groupe, formé par des musiciens chevronnés de la région (Mihai Edrisch, Flashfalcon, Hijackers), figure aujourd’hui parmi les piliers de la scène metal extrême française. Il y brille par sa rigueur conceptuelle (sons, thèmes, visuels) et l’utilisation du français. Baignés dans la tourmente bruitiste, les textes blessés y sont tout à fait audibles. Le groupe propose également des shows particuliers, optant pour le noir et les stroboscopes, ainsi qu’une lampe frontale rouge pour chaque membre.
Black, death, noise, hardcore, ou sludge… peu importe les genres ou les écoles, Céleste demeure un astre noir au milieu du grand vacarme métallique.


Celeste – « Infidèle(s) », 2017– Denovali
En CD et vinyle sur Bandcamp