Bab L’Bluz, « la porte du blues » en arabe, est un groupe né d’une rencontre au Maroc entre Yousra Mansour et Brice Bottin. Elle est guitariste et chanteuse marocaine, il est guitariste et multi-instrumentiste lyonnais et ils ont une passion commune, la musique gnawa. Ils s’initient ensemble à Marrakech au guembri, sorte de basse africaine à trois cordes. Ils ont alors l’idée de remplacer les instruments de prédilection du rock psychédélique, le « power trio » basse, guitare, batterie par le guembri, l’awisha et les qarqab. Ces instruments caractéristiques de la musique gnawa sont consolidés et modernisés, le guembri et l’awisha sont désormais électriques mais gardent le même nombre de cordes.
S’imposer des contraintes est la force et l’originalité de Bab L’Bluz, toutefois ils s’affranchissent du format traditionnel de la musique gnawa et adoptent un modèle plus pop, des chansons avec des couplets et un refrain. Yousra, lead vocal du groupe, écrit des textes engagés en darija, arabe dialectal mais le single Ila mata est en arabe classique pour être compris du plus grand nombre. L’enregistrement de la maquette du premier album Nayda !, sorti en 2020, s’est fait au Maroc dans leur studio portatif.
Un nouvel album est en préparation pour 2024. En attendant, le quatuor lyonnais sillonne le monde. Il diffuse un message de paix et de liberté, les grooves répétitifs et hypnotisants invitent à la transe et ne sont pas sans rappeler les vertus thérapeutiques de la musique gnawa. Le groupe jouera d’ailleurs au festival d’Essaouira, berceau de cette culture, festival qui a contribué à inscrire l’art et la musique gnawa au patrimoine immatériel de l’Unesco en 2019, juste un an après la création de Bab L’Bluz.